Louis Philippe Ier

Louis-Philippe d’Orléans, duc de Valois jusqu’en 1785, puis duc de Chartres de 1785 à 1793, puis duc d’Orléans et premier prince du sang de France de 1793 à 1830 et Roi des Français de 1830 à 1848 est un prince qui ne peut laisser personne indifférent et sa place dans l’histoire, au milieu de deux mondes qui s’opposèrent aux XVIIIe et XIXe siècles, est importante.

Né à Paris, au Palais Royal, le 6 octobre 1773, il était le fils aîné de Louis-Philippe Joseph d’Orléans, alors duc de Chartres et de son épouse Louise-Marie de Bourbon-Penthièvre. Portant à sa naissance le titre de duc de Valois — traditionnellement celui du petit-fils aîné du chef de la branche d’Orléans — il appartenait du côté paternel à la seconde branche de la Maison Royale de France dynastiquement juste après la Famille Royale. Il avait pour aïeul Philippe de France (1640-1701) successivement duc d’Anjou puis duc d’Orléans, fils cadet de Louis XIII et frère de Louis XIV, qui eut durant sa vie un rôle effacé auprès de son frère le grand roi. Son fils fut Philippe d’Orléans, petit-fils de France, duc d’Orléans (1674-1723) qui à la mort de Louis XIV fut régent du Royaume pour son petit neveu le jeune roi Louis XV. Prince intelligent et fin politique, il sut montrer de grandes qualités d’homme d’Etat dans une période difficile et sut conserver au jeune roi un royaume intact. Il eut pour fils Louis, duc d’Orléans (1703-1752) qui fut avant tout un grand chrétien et un prince dont le rayonnement spirituel fut grand et qui, Colonel Général de l’infanterie, vécut la fin de sa vie et décéda à l’abbaye Sainte-Geneviève de Paris. Il fut le père de Louis-Philippe, duc d’Orléans (1725-1785) Lieutenant Général des armées du roi et gouverneur du Dauphiné. Lui-même, il eut pour fils Louis-Philippe Joseph, duc d’Orléans (1747-1793) connu sous la révolution sous le nom de Philippe Egalité et qui fut guillotiné en 1793. Il fut le père de Louis-Philippe. Dans son ascendance, Louis-Philippe se rattachait plusieurs fois à la dynastie capétienne. Il descendait de Louis XIV à la fois par sa mère, la princesse Louise de Bourbon-Penthièvre, fille du duc de Penthièvre, prince universellement respecté, petit-fils du grand roi et de Madame de Montespan par son père le comte de Toulouse, et à la fois par Mademoiselle de Blois, épouse du Régent, et fille également de Louis XIV et de Madame de Montespan. Dans son ascendance proche, Louis-Philippe retrouvait le duc de Modène de la Maison d’Este (et par lui une nouvelle fois Louis XIV) les Princes de Conti et par eux les princes de Condé et le sang du Grand Condé (et une nouvelle fois Louis XIV), les électeurs Palatins princes de Bavière puis les margraves de Bade et d’autres encore. A la veille de la Révolution, la branche d’Orléans de la Maison de France était une maison puissante du royaume avec de nombreuses terres et biens : duchés d’Orléans, de Chartres, de Valois, de Nemours, de Montpensier etc. et qui avait recueilli par héritage de nombreux apanages. L’héritage Montpensier lui vint de la Grande Mademoiselle, fille unique de Gaston de France, duc d’Orléans et lui apporta notamment le duché de Montpensier, la principauté de Joinville et celle de la Roche-sur-Yon. Plus tard, Louis-Philippe recueillit l’héritage du duc de Penthièvre avec les duchés de Penthièvre, d’Aumale, la principauté de Lamballe et le comté d’Eu et au siècle suivant, son fils recueillit l’héritage des princes de Condé. Aussi, on peut dire que la Maison d’Orléans a réuni les principales possessions et les titres des diverses branches de la Maison de France. Louis-Philippe fut élevé, ainsi que ses frères, le duc de Montpensier et le comte de Beaujolais, sous l’autorité sévère de Madame de Genlis et dans un esprit novateur face aux événements mais avec une grande culture intellectuelle. Son père, duc de Chartres jusqu’en 1785 puis duc d’Orléans servit dès 1775 dans la marine royale et fut chef d’escadre et à ce titre participa à la campagne de la guerre de l’indépendance des Etats-Unis. Aimant la popularité et malgré cela assez faible dans son comportement, il se laissa entraîner dans les idées nouvelles. Lors de la Révolution, il fut de ceux — et combien de grands du royaume avec lui — qui ne virent pas les excès où pouvaient conduire l’idéologie novatrice mal comprise. Ceci le conduisit sur une voie tragique. Affublé par la commune de Paris du nom de Philippe Egalité — puisque les princes français n’avaient plus de nom — il fut, parmi ceux qui le 16 janvier 1793 votèrent la mort de Louis XVI alors que les siens et en particulier son fils Louis-Philippe firent tout pour l’empêcher de prendre cette fatale décision. Ce dernier nous montre dans ses mémoires les démarches qu’il fit pour le détourner de ce vote et le regret et la tristesse qu’il en éprouva : « mon père, écrit-il, n’a jamais désiré la mort du Roi et il ne l’a votée que par entraînement » et pour donner un gage. Quoiqu’il en soit, Louis-Philippe Joseph, pris dans l’engrenage fut lui-même guillotiné le 6 novembre 1793 et montra du courage dans la mort et déclara avant son exécution : « je meurs innocent de ce dont on m’accuse : que Dieu leur pardonne comme je leur pardonne, mais j’ai mérité la mort pour l’expiation de mes péchés. J’ai contribué à la mort d’un innocent et voilà ma mort, mais il était trop bon pour ne pas pardonner. Dieu nous joindra tous deux avec Saint Louis. »

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